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PAVLOV

(Ivan Petrovitch), psychophysiologiste  russe  (Riazan'  1849 -Moscou 1936). Après son doctorat, il orienta ses travaux vers la circulation sanguine et la digestion, qui lui valurent, on 1904, le prix Nobel (physiologie et médecine). Ses recherches sur les sécrétions gastriques l'amenèrent à découvrir le « réflexe conditionné » (qui s'oppose au réflexe absolu, inné) et son importance dans le  psychisme  animal  aussi  bien qu'humain. Pour Pavlov et ses continuateurs (Bechterev, notamment), les phénomènes psychologiques les plus complexes (habitude, volonté, etc.) seraient réductibles à un ensemble de réflexes conditionnés, dont certains pourraient même être transformés en réflexes absolus, héréditaires. L'œuvre de Pavlov a abouti à certaines applications pratiques, dont la plus célèbre est l'accouchement sans douleur. Parmi les travaux de ce savant relatifs à la psychologie, citons son rapport au Congrès médical international de Madrid, la Psychologie et la psychopathologie expérimentales sur les animaux (1903), Données sur la physiologie du sommeil (1915), Vingt Ans d'expériences dans le domaine de l'activité nerveuse supérieure des animaux (1922), Leçons sur le travail des grands hémisphères cérébraux  (1927)  et  les  Réflexes conditionnels (1932). [V. réflexe, réflexologie.]

PESTALOZZI

(Johann Heinrich), pédagogue  Suisse  (Zürich  1746 - Brugg 1827). Il étudie d'abord la théologie et les langues, le droit et l'histoire, puis se consacrer à l'économie rurale. Installé à Neuhof (1771), il est bouleversé par la misère physique et morale des enfants qu'il voit errer sur les routes et décide de les rééduquer. Il avait vingt-huit ans lorsqu'il en recueillit  une  quinzaine, puis une quarantaine. Ne recevant aucune aide des pouvoirs publics, il recourt à sa plume pour trouver des subsides, lance une « prière aux amis de l'humanité » et écrit des romans populaires (Léonard et Gertrude). Après l'échec de Neuhof, il ouvre, successivement, des instituts à Stans, Berthoud  et Yverdon. Son  éducation, libérale,  repose essentiellement sur le respect et sur l'amour.

PIAGET

(Jean),  psychologue suisse (Neuchâtel,  1896).  Passionné  de sciences naturelles, ce biologiste est aussi  un  logicien,  particulièrement bien informé sur tout ce qui touche à la philosophie et à la psychologie. Observant ses propres enfants, puis des élèves des écoles primaires dans leurs jeux et dans des activités provoquées, parlant avec eux, les sou-mettant à des tests divers, il remarque que le développement de la pensée et du langage de l'enfant ne se fait pas d'une façon continue, mais passe par des stades bien définis. Ses travaux ont un retentissement mondial et il est bientôt appelé à enseigner la psychologie de l'enfant aux universités de Genève, Lausanne, puis à la Sorbonne et à la faculté des sciences de Genève. De son œuvre abondante, citons : le Langage et la pensée de l'enfant (1923), la Représentation du monde chez l'enfant (1926), la Naissance de l'intelligence (1936). On lui doit, en outre, un Traité de logique (1949), une Introduction à l'épistémologie génétique (1950) et (en collaboration avec P. Fraisse) un Traité de psychologie expérimentale (1963).

PIÉRON

(Henri), psychologue français (1881-1964). Successeur de Binet au laboratoire de psychologie à la Sorbonne, il fut nommé professeur ou Collège de France (1923), où l'on créa pour lui la chaire de physiologie des sensations. Ses recherches, qui tendent à faire de la psychologie une science objective, portent essentiellement sur les perceptions et les mécanismes  psychophysiologiques. Parmi ses nombreux ouvrages, citons le Problème physiologique du sommeil (1912), le Cerveau et la pensée (1923), la Sensation, guide de vie (1945), les Problèmes fondamentaux de la psychophysique (1951), De l'actinie à l'homme (1958) et (en collaboration avec d'autres auteurs) un Traité  de  psychologie  appliquée (1959).

PINEL

(Philippe),  médecin français (Saint-André-d'Alayrac,  Languedoc, 1745 - Paris 1826). Influencé par les idées humanitaires de son époque, il fut  le  premier à  traiter les fous comme  des  malades  souffrant  de troubles mentaux, leur enleva leurs chaînes et substitua aux brutalités un régime de bonté compréhensive. Il a publié plusieurs ouvrages, dont un Traité médico-philosophique sur l'aliénation mentale ou la manie (1801).

RIBOT

(Théodule), psychologue français (Guingamp 1839-Paris 1916). Ancien  élève  de  l'Ecole normale, agrégé de philosophie (1865), il est professeur à la Sorbonne, puis au Collège de France (1889). Premier théoricien français de la psychologie expérimentale, il oriente ses travaux vers l'étude psychophysiologique de la personnalité et découvre les lois de dissolution de la mémoire que l'on  peut  schématiser  ainsi  :  les souvenirs les moins stables, c'est-à-dire  les  plus  récents,  les  plus complexes, sans signification affective, s'effacent plus facilement que les souvenirs anciens, simples, et chargés d'émotion. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont : les Maladies de la mémoire (1881), les Maladies de la volonté (1883), les Maladies de la personnalité (1885).

RORSCHACH

(Hermann), psychiatre suisse (Zürich 1884 - Hérisau 1922). Après ses études médicales, il se spécialise en psychiatrie à la clinique de Zurich dirigée par E. Bleuler, fréquente le groupe psychanalytique de cette ville et subit, notamment, l'influence de Jung. Excellent dessinateur, passionné de peinture, il s'intéresse à la manière dont ses malades réagissent à des taches d'encre et compare leurs réponses à celles de sujets normaux. Il découvre ainsi que la perception visuelle est influencée par la personnalité : les réponses « couleur » sont liées à l'extratensivité et les réponses « mouvement » à l'introversivité (typologie de Jung). Ses taches d'encre  sont  plus  qu'une  épreuve d'imagination : elles peuvent décrire la structure de la personnalité. En 1918, il construit les planches de son test et, en 1921, publie son Psychodiagnostik. Ce n'est que dix ans après sa mort que ce test commença à se répandre. Depuis, il est utilisé dans le monde entier et a fait l'objet d'un nombre considérable de recherches.

ROSENZWEIG

(Saül),  psychologue américain   (Boston,  Massachusetts, Etats-Unis, 1907). Docteur en philosophie de l'université Harvard (1932), il est maître de conférences à l'université de Pittsburgh (1943) avant d'être nommé professeur de psychologie à la Washington University (Saint Louis, Missouri) et psychologue en chef de la division de psychiatrie infantile. Dès 1934, il élabore une théorie de la frustration et met au point un test, qu'il présente pour la première fois en 1935, sous le nom de Picture Frustration Study. Le matériel consiste en un cahier contenant des dessins représentant une série de situations frustrantes. On demande au sujet d'imaginer les  réactions verbales du personnage frustré, ce qui permet d'étudier, grâce au mécanisme de la projection, ses propres modes de réaction. Ce test est très utilisé par les cliniciens, qui apprécient sa simplicité et ses qualités métrologiques. (V. frustration.)

ROUSSEAU

(Jean-Jacques), écrivain et philosophe français (Genève 1712 -Ermenonville, près de Senlis, 1778). Orphelin de mère dès sa naissance, mal élevé par un père capricieux et instable, après une jeunesse aventureuse et vagabonde, au cours de laquelle il touche à tout, il connaît la gloire avec son Discours sur les sciences et les arts (1750), couronné par l'académie de Dijon, son Discours sur l'origine de l'inégalité (1755), et son célèbre roman Emile (1762). Il y enseigne que si « tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l'homme »; que l'éducation doit se fonder sur les qualités naturelles de l'enfant, mais que l'on ne doit rien précipiter :  la pédagogie doit être fonctionnelle et s’adapter à chaque âge de l'enfance; qu'il est un temps pour chaque acquisition. Son œuvre philosophique  (Du  contrat  social, 1762) exerça une influence déterminante sur la  Révolution française. Précurseur de la pédagogie moderne, il fut aussi le premier à livrer des Confessions (1782-1789) qui constituent une courageuse œuvre de psychologie en première personne et un document classique exposant sa mentalité de névrosé hypersensible.

SEGUIN (Edouard)

Psychologue et médecin  français (1812-1880).  Disciple d'ltard, qui avait mis au point la méthode sensorielle pour éduquer le petit « sauvage de l'Aveyron » (1797), il s'intéresse aux enfants arriérés, différencie l'idiotie (arrêt du développement mental) de la démence (détérioration),  et  perfectionne  un matériel sensori-moteur dont Maria Montessori allait s'inspirer plus tard. Après avoir ouvert à Paris une école pour anormaux, il se fixe aux Etats-Unis, où il répand sa méthode. Il a publié, en 1846, un ouvrage intitulé Traitement moral, hygiène et éducation des idiots et autres enfants arriérés. (V. sauvages [enfants].)

SIMON

(Théodore), psychiatre français  (Dijon  1873 - Paris  1961). Sa collaboration aux travaux du psychologue Alfred Binet, avec qui il publia plusieurs articles (notamment, la première « échelle  métrique  d'intelligence » [1905], le rendit célèbre. Les tests  Binet-Simon  (1911)  pour  le dépistage des enfants arriérés eurent un succès considérable et donnèrent son plein essor à la psychométrie.

SPEARMAN

(Charles.Edward),  psychologue anglais (1863-1945). Docteur en philosophie de l'université de Leipzig, il entreprend des recherches sur la perception visuelle, puis les abandonne pour se consacrer à l'analyse factorielle de l'intelligence. En appliquant cette méthode mathématique aux notes chiffrées des tests, il prouve que la réussite de certaines tâches dépend à la fois, d'un facteur général (qu'il propose de symboliser par la lettre G) et de facteurs spécifiques (symbolisés par la lettre S). Parmi ses ouvrages, citons les Aptitudes de l'homme, dont il existe une traduction française. (V. analyse factorielle, intelligence, test.)


SPITZ

(René), psychologue américain (1887-1974). Après des études médicales aux universités de Budapest, Lausanne et Berlin, il se spécialise en psychanalyse et commence son travail de  recherches dans le service de psychologie  expérimentale  infantile de Ch. BühIer (université de Vienne, 1935-1936). Etabli aux Etats-Unis, il devient  professeur  de  psychologie psychanalytique  à   la   Graduate Faculty of the College of the City of New York (1947), puis professeur de psychiatrie à  l'université du  Colorado (1956). En 1964, l'université de Genève lui confère le titre de docteur honoris causa. Ses travaux ont porté, essentiellement, sur le développement psychologique de  l'enfant pendant les deux premières années de la vie. Il  a  démontré,  expérimentalement, l'importance des échanges émotionnels qui s'effectuent entre le bébé et l'adulte dont il dépend, et le rôle vital du lien interhumain, indispensable à la communication, à partir duquel s'effectue le « dialogue mère-enfant ». Lorsque, pour une raison quelconque (difficultés névrotiques de la mère ou placement de l'enfant en orphelinat », les rapports affectifs ne peuvent s'établir normalement, des troubles d'ordre psychiatrique ou psychosomatique apparaissent chez le nourrisson, qui peut s'enfoncer dans la    dépression  anaclitique »,  ou sombrer dans l'hospitalisme pouvant conduire au marasme.
René Spitz a publié de nombreux ouvrages et une cinquantaine de films documentaires sur le même sujet. On pourra lire, en français : la Première Année de la vie de l'enfant (1958), le Non et le Oui :  la genèse de la  communication  humaine  (1962). [V. carence affective, dépression, hospitalisme.]

STOETZEL

(Jean),  psychosociologue fronçais  (Saint-Dié,  Vosges,  1910). Ancien  élève  de  l'Ecole  normale supérieure, agrégé de philosophie, il obtient le grade de docteur ès lettres (1943) pour sa Théorie des opinions et son Etude expérimentale des opinions. Après avoir occupé la chaire de sciences sociales à la faculté des lettres de Bordeaux (1945), il est nommé  professeur  de  psychologie sociale à la Sorbonne (1955). Il est le  fondateur de  l'Institut  français d'opinion publique. On lui doit plusieurs ouvrages, dont Jeunesse sans chrysanthème  ni  sabre  (1954)  et la Psychologie sociale (1963).

TAYLOR

(Frederick Winslow), ingénieur et économiste américain (Germantown, Pennsylvanie, 1856 - Philadelphie 1915). Après avoir débuté comme manœuvre à la société Midvale  Steel,  il  devient  ingénieur, découvre les aciers à coupe rapide (1898) et met au point une méthode d'organisation rationnelle du travail, qui portera son nom. Celle-ci consiste à chronométrer toutes les phases d'un travail effectué par un ouvrier préalablement choisi, à éliminer les gestes inutiles, à déterminer les temps les meilleurs, puis à imposer à tous les normes ainsi définies. Taylor aurait voulu accroître le bien-être des travailleurs, tout en augmentant leur rendement et en diminuant la fatigue. Mais  son  système  ne  servit qu'à intensifier la productivité, au détriment de la santé physique et mentale des ouvriers. Pour suivre les cadences imposées, beaucoup se surmènent et négligent de suivre les consignes de sécurité; ceux qui sont éliminés ne sont plus réemployés. Le taylorisme, ne tenant pas suffisamment compte des différences individuelles et, d'une façon générale, du facteur psychologique, a fait l'objet de vives critiques; il est progressivement abandonné au profit d'un nouveau système (« Personnel Management », influencé par la psychologie dynamique de K. Lewin), plus efficace,  parce qu'il  rend  à l'ouvrier ses dimensions humaines. On pourra lire en français de Taylor, Etude sur l'organisation du travail dans les usines (1903) et Principes d'organisation scientifique des usines (1911). [V. Lewin (Kurt).]

VIAUD

(Gaston), psychologue français (Nantes 1899-Strasbourg 1961). Elève  de  Halbwachs,  Blondel  et Pradines, il enseigne la philosophie à Strasbourg, puis se tourne vers la recherche psychophysiologique, mettant au point une méthode expérimentale à caractère statistique pour étudier le comportement tropistique des animaux. Ses travaux portent, essentiellement, sur le phototropisme et le galvanotropisme animal, mais aussi sur le sommeil et l'audition. Docteur ès lettres (1938) et docteur ès sciences (1950), G. Viaud était maître de recherches au C.N.R.S. (1947) et titulaire de la chaire de psychophysiologie créée pour lui à l'université de Strasbourg. Jusqu'à la fin de sa vie il anima le laboratoire de psychologie animale, organisé par ses soins, après la Libération, et dont la devise   « Des tropismes à l'intelligence »,  enferme  tout  son  programme.  Parmi  ses  nombreux  ouvrages,  citons    l'intelligence, son évolution et ses formes (1946), le Phototropisme; aspects nouveaux de la question (1948), les Tropismes (1951), les Instincts (1958) et, en collaboration avec Ch. Kayser et M. Klein, un traité de psychophysiologie. (V. pathie, tropisme.)

WALLON

(Henri), psychologue français (Paris 1879-id. 1962). Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé  de  philosophie  (1902),  il obtient le grade de docteur en médecine (1908) avec sa thèse sur le délire  de  persécution,  publie  une thèse de doctorat ès lettres (l'Enfant turbulent) et fonde le laboratoire de psychobiologie de l'enfant, qu'il dirigera  pendant  vingt-cinq  ans.  Au lendemain de la Libération, il prépare, avec Paul Langevin, un projet de réforme de l'enseignement, qui inspire la réforme actuelle. Professeur honoraire au Collège de France, il consacre  ses recherches essentiellement à la psychologie de l'enfant, dont  le  développement,  dit-il,  influencé par la maturation biologique et le milieu social, n'est pas continu, mais parsemé de « crises », qui entraînent, chaque fois, une réorganisation des structures psychobiologiques.
H.        Wallon a publié de nombreux ouvrages : les Origines du caractère cher l'enfant (1934), l'Evolution psychologique de l'enfant (1941), De l'acte à la pensée (1942), les Origines de la pensée chez l'enfant (1945), etc., et dirigé le tome VIII de l'Encyclopédie française, consacré à la vie mentale. (V. génétique [psychologie].)

WATSON

(John), psychologue américain (Greenville, Caroline du Sud, 1878 - New York 1958). Après avoir été assistant de psychologie expérimentale à l'université de Chicago, il est nommé titulaire de la chaire de psychologie de l'université de Baltimore (1908). Réagissant contre l'aspect philosophique et introspectionniste de la méthode expérimentale créée par W. Wundt, il préconise de faire de la psychologie une science  sans conscience  et fonde le  « béhaviorisme ». Pour lui,  I'objet de la psychologie n'est ni la conscience ni la recherche des motivations, mais le comportement observable, la réponse à un stimulus défini. La psychologie demeurera en dehors du domaine scientifique,  dit-il,  tant  que  l'on s'attachera aux états de conscience, incommunicables  chez  l'homme  et insaisissables   chez   l'animal.   Au contraire, l'étude du couple stimulus-réponse, l'adaptation à une situation déterminée peuvent être objets de science. Ses ouvrages (non traduits en français) sont :   Behavior :  an Introduction to Comparative Psychology (1914) et Psychology from the Stand-point of a Behaviorist (1919).

WECHSLER

(David), psychologue américain (Roumanie 1896). Après des études au City College of New York (1916), il vient, comme boursier de l'Américain Field Fellowships des universités françaises, travailler à Paris, sous  la  direction  des  professeurs H. Piéron et L. Lapicque (1920-1922). Docteur en philosophie de l'université Columbia (1925), il est nommé psychologue en chef de l'hôpital psychiatrique Bellevue et professeur de psychologie  clinique à  l'université de New York. On lui doit deux échelles d'intelligence pour enfants (W. I.S. C.) et pour adultes (Wechsler-Bellevue), qui sont devenues des instruments classiques  et  actuellement  utilisées dans presque tous les pays du monde. Son principal ouvrage, la Mesure de l'intelligence de l'adulte, est traduit en français. (V. test.)

WUNDT

(Wilhelm), psychologue allemand (Neckarau près de Mannheim, Bade,  1832 - Grossbothen  près  de Leipzig, 1920). Il créa le premier laboratoire de psychologie expérimentale à Leipzig (1879). De formation scientifique (il est d'abord médecin, puis physiologiste), il enseigne successivement la physiologie à Heidelberg, puis la philosophie à Leipzig. Il est l'auteur de nombreux travaux sur la perception et la sensation. On lui doit, notamment, Grundzüge der physiologischien Psychologie, Leipzig, 1874 (« Eléments de psychologie physiologique », Paris, 1886).

CHARCOT

(Jean  Martin),  neurologue français (Paris 1825 - lac des Settons 1893). Professeur d'anatomie pathologique à la Salpêtrière. Il a décrit la symptomatologie de la plupart des  grandes  maladies  organiques du  système  nerveux;  il  a accordé une importance particulière à la névrose, qu'il définit comme e un état morbide ayant évidemment pour siège le système nerveux et qui ne laisse sur le cadavre aucune trace matérielle  décelable >.  S'occupant des hystériques, il constate que les crises sont provoquées par le souvenir enfoui d'un violent choc émotionnel. Il fut l'un des premiers à utiliser l'hypnose et la suggestion pour traiter ces affections. Ses leçons, traduites dans les principales langues, sont assidûment suivies et lui valent une réputation mondiale. S. Freud a été l'un de ses disciples. Il a eu pour élèves directs de grands  neurologistes français, comme Babinski, Déjerine, qui ont rendu célèbre l'école de la Salpêtrière. (V. hystérie.)

CLAPAREDE

(Edouard),  psychologue suisse (Genève 1873 - id. 1940). Il fut professeur à  l'université de Genève et dirigea le laboratoire de psychologie qui lui était attaché. Son rayonnement intellectuel et l'influence de sa pensée continuent de s'exercer sur des générations de pédagogues, à  travers ses nombreuses  publications : l'Education fonctionnelle, Comment diagnostiquer les aptitudes chez les écoliers, etc. Aux théories statiques de son époque, qui font de la psychologie une science analytique et mécaniste, il oppose une conception moderne, dynamique et fonctionnelle, de cette discipline. La psychologie doit étudier les phénomènes psychologiques par rapport à l'ensemble des réactions de l'organisme, en les réintégrant dons la totalité de la conduite; tout fait mental est une conduite, et toute conduite est adaptative. Ses méthodes sont l'observation  et  l'expérimentation.  Ayant découvert  et  énoncé  un  certain nombre de lois psychologiques, CIaparède les applique à la pédagogie (Psychologie de l'enfant et Pédagogie expérimentale).  Ses  principes  se retrouvent dans le mouvement pédagogique  appelé  « école  active ». (V. active [école].)

DEBESSE (Maurice)

Psychologue français (1903). Docteur ès lettres (1937), il est successivement professeur de psychopédagogie à  la faculté des lettres de Strasbourg et titulaire de la chaire de pédagogie à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris. Dans son livre la Crise d'originalité juvénile, il a étudié avec beaucoup de sagacité le comportement révolutionnaire de l'adolescent. Il est l'auteur d'autres ouvrages sur l'adolescence (Comment étudier les adolescents, les Etapes de l'éducation, la Psychologie  de  l'enfant  [ouvrage collectif]) et du chapitre relatif aux « Méthodes pédagogiques » du Traité de  psychologie  appliquée  (t.  IV) d'H. Piéron.

DECROLY (Ovide)

Psychopédagogue belge  (Renaix,  Belgique,  1871 -Bruxelles 1932). Après avoir fondé à Bruxelles  un  institut  pour enfants anormaux qu'il observe et s'efforce d'éduquer, il étend son activité à l'éducation des normaux. Par souci de rigueur scientifique, il emploie la méthode des tests, nouvellement créée par A. Binet, et l'enregistrement cinématographique.
L'éducation,   pense-t-il,  doit  être centrée sur les besoins essentiels et les intérêts de l'enfant : se nourrir, se protéger contre les intempéries, se défendre contre les dangers extérieurs, agir et se récréer. La base de tous les exercices étant l'observation, le  maître doit mettre l'écolier en contact direct avec le monde des êtres et des choses qui l'entoure. L'enfant doit travailler sur les documents qu'il a recueillis lui-même. Son vocabulaire qui s'enrichit n'est pas formé de mots vides, mais de termes pleins d'expériences vécues. La lecture, l'écriture, le calcul qui s'y rapportent ne sont plus des exercices fastidieux, mais des travaux vivants, liés à la vie de l'enfant.
Pour s'exprimer, il ne dispose pas seulement du langage écrit ou parlé, mais encore du dessin, du modelage, de la danse, du chant et du jeu dramatique. Les méthodes pédagogiques d'O. Decroly (jeux éducatifs, méthode globale, centres d'intérêt), qui ont connu une grande faveur auprès des éducateurs occidentaux, ont été totalement adoptées, en Belgique, pour l'enseignement primaire.
(V. active [école], méthode globale.)

DELAY

(Jean), médecin et psychiatre français (Bayonne 1907). Agrégé de médecine à trente et un ans, docteur ès lettres à trente-cinq ans, il devient à trente-neuf ans professeur titulaire de la chaire des maladies mentales et de  l'encéphale.  Il  exerce  une grande influence sur la psychiatrie contemporaine grâce à ses travaux remarquables sur le sens du toucher (les Astéréognosies et les sensibilités cérébrales, 1934), la mémoire (les Dissolutions de la mémoire,  1942; les Maladies de la mémoire, 1943), les Dérèglements de l'humeur (1946), les émotions, les mécanismes physiologiques et biologiques de l'électrochoc, la psychopharmacologie (drogues hallucinogènes, « tranquillisants », etc. ».
Son oeuvre littéraire est également importante (trois livres de nouvelles et, surtout, la Jeunesse d'André Gide, 1957). Il fut élu membre de l'Académie de  médecine en  1955,  puis, quatre ans plus tard, membre de l'Académie française. Il est, dit le professeur Pasteur Vallery-Radot, « le plus illustre représentant d'une discipline nouvelle, la psychologie scientifique ».

DEWEY (John)

[1859-1952]. Profes­seur de philosophie et de psycholo­gie à l'université de Chicago (1894), il  crée  une « école  laboratoire », annexée à sa chaire, dans laquelle il expérimente ses techniques éduca­tives. Au lieu du climat autoritaire traditionnel, il y introduit l'engage­ment libre et la démocratie. L'enfant ne vient pas à l'école pour acquérir des connaissances qui lui serviront, peut-être, plus tard, mais pour ré­soudre les problèmes qu'il rencontre au contact de son milieu. Le maître est un guide, qui conseille et aide comme  un camarade  plus expéri­menté. A l'égard de l'enfant, il se comporte comme un partenaire égal, à qui il fait partager son expérience. Le point de départ de son action est le problème de l'enfant, celui auquel il se heurte dans la situation spéci­fique et actuelle. Dewey attend de l'enfant qu'il agisse au lieu d'écou­ter, qu'il fasse ses propres expé­riences au lieu d'admettre d'emblée et sans esprit critique les informations reçues. Ses travaux ne sont pas seu­lement verbaux, sans fin précise, mais, au contraire, orientés vers un but pra­tique bien défini, la réalisation d'un projet personnel, librement choisi : fabriquer du pain, des objets en céramique ou  de  l'électricité,  par exemple. L'enfant, devant son pro­blème, est mis dans l'obligation de se documenter par des visites, des enquêtes, des lectures, et d'organi­ser son travail. Parmi les nombreux ouvrages de Dewey, retenons l'Ecole et l'enfant. (V. active [école].)

DUMAS

(Georges), psychologue fran­çais (Lédignan, Gard, 1866-id. 1946). Ancien  élève  de  l'Ecole  normale, agrégé de philosophie, il fut reçu docteur en médecine (les Etats intel­lectuels dans la mélancolie, 1894) et docteur ès lettres (la Tristesse et la Joie, 1900). Chargé de cours, puis professeur titulaire à la Sorbonne (1912), il écrivit plusieurs ouvrages, dont un Traité de psychologie (1923). Il dirigea le Nouveau Traité de psy­chologie  (1930-1946),  qui  ne  fut jamais terminé, et contribua puissam­ment aux progrès de la psychologie scientifique et au développement de la psychophysiologie.

DURKHEIM

(Emile), sociologue fran­çais (Epinal 1858 - Paris 1917). Agrégé de  philosophie, docteur ès  lettres (1893), il fut professeur à la Sor­bonne et l'un des promoteurs de l'école  sociologique  française.  Ses principales idées ont été exprimées dans sa thèse principale, la Division du travail social. Il y montre que la conscience individuelle est soumise à la conscience collective autant, sinon davantage, qu'aux influences corpo­relles. Son ouvrage le Suicide (1897) repose sur la notion que l'autodes­truction est liée aux conditions so­ciales, à une impossibilité d'intégra­tion du sujet dans la communauté humaine.  Il a encore formulé les Règles de la méthode sociologique (1894) et étudié les Formes élémen­taires de la vie religieuse  le système totémique en Australie (1912).

EBBINGHAUS

(Hermann),  psycho­logue allemand (1850-1909), surtout connu pour ses recherches en psy­chologie expérimentale portant sur les conditions de l'apprentissage et de la mémoire. En utilisant des listes de syllabes dépourvues de signifi­cation, qu'il fait apprendre à des étudiants, il établit une série de lois désormais  classiques  (relatives  au nombre des répétitions, à la position des éléments dans les séries, etc.), sur lesquelles reposent les théories modernes de l'apprentissage.

FECHNER

(Gustav Theodor), philosophe allemand (Gross-Särchen 1801 -Leipzig 1887). D'abord médecin, puis professeur  de  physique  (Leipzig, 1834), il enseigna la philosophie et s'intéressa à la psychophysique dont Weber était l'initiateur. S'inspirant des travaux de ce dernier sur les sensations il énonça une loi (la sensation croit comme le logarithme de l'excitation) qu'il crut pouvoir généraliser à tous les faits de conscience. Il est l'un des premiers auteurs à avoir introduit la mesure en psychologie. (V. psychophysique, sensation, seuil.)

FRAISSE (Paul)

Psychologue français (Saint-Étienne 1911). Docteur en philosophie de Louvain et docteur ès lettres, il est directeur du laboratoire de psychologie expérimentale et comparée à l'Ecole pratique des hautes études (1952) et professeur à la Sorbonne (1957). Soucieux de constituer la psychologie en science, il utilise la méthode expérimentale pour analyser les faits connus par l'observation. Son attitude objective reste cependant soumise à une conception humaniste du psychisme qui lui interdit de traiter l'homme en objet. On lui doit de précieux ouvrages sur les Structures rythmiques (1956), la Psychologie du temps (1957), un Manuel de psychologie  expérimentale  (1956)  et  un Traité de psychologie expérimentale (en collaboration avec J. Piaget).

FREUD  (Sigmund)

Neuropsychiatre autrichien (Freiberg, Moravie, 1856 -Londres 1939). Poursuivant ses études médicales à Vienne, il se spécialise en neurologie, fait d'importants travaux sur l'anatomie comparée du système nerveux et les encéphalopathies infantiles, et découvre les propriétés anesthésiques de la cocaïne. Privatdocent de la faculté de Vienne, il vient en France pour compléter sa formation médicale  en 1885, il suit l'enseignement de Charcot à la Salpêtrière et, en 1889, celui de Bernheim à Nancy. De retour à Vienne, il devient le collaborateur de J. Breuer, avec lequel il publie (en 1895) ses Etudes sur l'hystérie. Convaincu que les névroses sont des maladies psychiques indépendantes de toute lésion organique, causées par des chocs affectifs oubliés, il est à la recherche d'une méthode susceptible de ramener au jour les traumatismes enfouis. Après avoir  utilisé,  successivement, l'hypnose,  puis  un  traitement  par questions, Il emploie la méthode des libres associations et formule la règle de non-omission (le patient doit dire tout ce qui lui vient à l'esprit). Il étudie les rêves, en démonte les mécanismes principaux, élabore les notions de censure, de refoulement, de libido, d'inconscient, préparant par phases successives une nouvelle psychologie, connue sous le terme de psychanalyse.
 
Un rare courage... Freud avec son petit-fils Stephan Gabriel. Berlin, 1922.
 Il  ne s'agissait  plus d'une  simple  thérapeutique,  mais d'une doctrine qui remettait en question les idées que l'on se faisait de la condition humaine. Avec un rare courage et une constance exemplaire, S. Freud continua sa recherche, en dépit de l'hostilité que ses conceptions révolutionnaires suscitaient. Son œuvre est considérable. « Par  sa fécondité,  dit  Ed. Claparède, elle constitue l'un des événements les plus importants qu'ait jamais eu à enregistrer l'histoire des sciences de l'esprit.» Parmi ses très nombreux ouvrages, citons  la Science des rêves (1901), Introduction à la psychanalyse (1916), Inhibition,  symptôme  et  angoisse (1926).  [V. psychanalyse, sexologie.]

FRIEDMANN

(Georges), sociologue français (Paris 1902 - id. 1977). Ancien élève de l'Ecole normale, agrégé de philosophie et docteur ès lettres, il est directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études (1948) et directeur du Centre d'études des communications de masse. Ses recherches portent, essentiellement, sur la psychosociologie du travail. Parmi ses nombreux ouvrages, les plus connus sont les Problèmes humains du machinisme industriel (1947), Où va le travail humain? (1951), le Travail en miettes (1956).

GESELL

(Arnold), psychologue américain  (AIma,  Wisconsin,  Etats-Unis, 1880 - New Haven 1961). Comme sa mère, institutrice dans une école pour enfants difficiles, il enseigne d'abord comme instituteur et devient principal de collège. Mais, sentant la nécessité d'une formation psychologique, il devient l'élève de Stanley Hall et obtient, en 1906, le grade de docteur en philosophie. Sans abandonner ses activités pédagogiques, il entreprend des études médicales, à la fin desquelles il est nommé professeur d'hygiène de l'enfant à l'école de médecine de Yale. Dans ses cours, il ne présente pas d'enfants   déficients à ses étudiants, mais des normaux, car on ignore à peu près tout de leur développement. Pendant des années, il étudie les mêmes sujets, en utilisant les tests (il a créé des baby-tests), l'analyse cinématographique (110 km de films, mis en fiches) et la méthode des cojumeaux. Comme H. Wallon, en France, il a introduit en psychologie la notion de maturation et insisté sur les conditions humaines de b  croissance. De son oeuvre, extrayons sa célèbre trilogie le Jeune Enfant dans la civilisation moderne, l'Enfant de 5 à 10 ans et l'Adolescent de 10 à 16 ans. (V. baby-test, cojumeaux [méthode des].)

GOLDSTEIN (Kurt)

Neurologiste d'origine allemande (1878-1965). Après avoir enseigné la neurologie et la psychiatrie dans plusieurs universités d'AIlemagne (Königsberg, 1912; Francfort-sur-le-Main, 1918; Berlin, 1922), il quitte son pays pour fuir le régime nazi (1933). Réfugié aux Etats-Unis, il reprend son enseignement à l'université  Columbia  (1936), puis à Harvard (1940). Ses travaux sur les blessés du cerveau l'ont amené à critiquer la  théorie des localisations cérébrales, à  reconsidérer le problème du fonctionnement du système nerveux et de l'organisme en général. Il arrive à la conviction que celui-ci se comporte comme  un  ensemble corps-esprit indissociable, qu'il réagit dans sa totalité quand une partie est affectée et que le tout règle les parties. Son ouvrage sur la Structure de l'organisme figure parmi les oeuvres les plus importantes de notre époque.

GUILLAUME

(Paul),  psychologue français (1878 - 1962). Professeur à la Sorbonne, il fit connaître la Gestalttheorie en France par son livre la Psychologie de la forme (1937). Ses recherches ont surtout porté sur la psychologie animale et la psychologie de l'enfant. On lui doit plusieurs ouvrages, dont l'Imitation chez l'enfant (1925), la Formation des habitudes (1936) et un Manuel de psychologie. (V. Gestaltpsychologie.)


ADLER (Alfred)

Médecin et psycho­logue autrichien (Vienne 1870 - Aber­deen  1937).  Elève  dissident  de S. Freud, Adler admet la notion d'in­conscient dynamique, mais minimise le rôle de la sexualité dans la genèse de la personnalité et les névroses. Pour lui, qui fut dans son enfance faible et souffreteux, les facteurs indi­viduels et sociaux sont déterminants. L'homme a conscience de sa faiblesse et cherche à y remédier. L'enfant a hâte de grandir, car l'acquisition de la force et de la puissance est aussi celle de la sécurité. Le névrosé, qui n'a pas réussi cette adaptation, doit être éduqué afin de pouvoir s’in­tégrer  harmonieusement  dans  son monde et s'ajuster à ses valeurs. Adler  est  l'auteur  de  nombreux articles et ouvrages, dont les plus importants sont le Tempérament ner­veux et le Sens de la vie. (V. incons­cient.)

ALAIN

(Emile Chartier, dit), philosophe  français  (Martagne  1868 -Le Vésinet 1951). Professeur au lycée Henri-IV, son influence s'exerça profondément sur de nombreuses générations  d'étudiants.  Il  est  surtout connu par ses Propos (Propos sur le bonheur, les Idées et les Ages, Propos sur l'éducation, etc.). Pédagogue, il se veut éducateur et, à travers l'écolier, il recherche l'homme qu'il faut éduquer, discipliner. La méthode qu'il prône est sévère, reposant sur la contrainte, la difficulté, l'effort. Dans  son  système  pédagogique, rigide et froid, seuls comptent le triomphe de soi et l'exercice de la volonté.
Ces principes austères conviennent aux adolescents, qui aiment généralement l'effort, parce qu'il est un moyen de s'affirmer. Mais il n'en est pas de même pour le jeune enfant. Pour lui, qui est régi par le principe de plaisir, la difficulté n'offre aucun attrait. Cependant, il est capable de faire les efforts nécessaires pour la surmonter, lorsqu'il en comprend l'intérêt et qu'il a une forte motivation. Les  éducateurs  contemporains  ont bien  saisi  l'importance  de  cette notion, que l'on retrouve dans tous les systèmes pédagogiques modernes groupés,  habituellement,  sous  le' vocable d’école active s. (V. active (école), plaisir.)

ALEXANDER (Franz)

Psychanalyste américain (1891-1964). Après avoir été assistant à l'Institut de Berlin (1920),  Franz Alexander s'installa, en  1923,  à  Chicago  (Etats-Unis), où  il  fut  professeur de  clinique psychiatrique. Il est surtout connu pour ses études sur les affections psychosomatiques (la Médecine psychosomatique)  et  ses  conceptions psychanalytiques sont largement diffusées dans de nombreux ouvrages dont plusieurs sont traduits en français (Principes de la psychanalyse, Psychothérapie analytique). Alexander s'intéresse davantage aux situations conflictuelles dans lesquelles se trouve l'adulte qu'à ses conflits infantiles, et il n'hésite pas à intervenir activement, par ses encouragements, pour aider le patient à dépasser les obstacles qui l'arrêtent. Par ses interventions, il s'efforce de rendre au sujet son indépendance en lui signalant tout ce qui constitue une entrave à l'exercice de son autonomie morale. Cette attitude permet, le plus souvent, d'abréger la durée de la cure (qui n'est plus une véritable psychanalyse), mais elle comporte le danger de voir l'analyste substituer à personnalité à celle, plus faible, du malade, qui risque de ne jamais pouvoir s'épanouir. Cet écueil n'a pas échappé à Alexander, qui, dans certains cas où un tel aménagement de la cure analytique peut échouer, continue d'appliquer rigoureusement les principes de la méthode freudienne. (V. psychanalyse, psychosomatique.)

BABINSKI

(Joseph), neurologue français (Paris 1857 - id.  1932). Il est surtout connu pour ses travaux sur le système nerveux. Il a montré le caractère artificiel des troubles observés dans l'hystérie dite « hystérie de conversion » et à laquelle il a donné le nom de pithiatisme, qui sont guérissables par la persuasion.

BARUK

(Henri), psychiatre français (Saint-Avé, Morbihan, 1897). Professeur agrégé de médecine psychiatrique à l'université de Paris depuis 1946, et médecin-chef de la Maison nationale de Saint-Maurice (1932), il a orienté ses recherches, principalement, sur les conditions neurologiques et chimiques des maladies nerveuses (étude « des troubles mentaux dans les tumeurs cérébrales » [1926] et de la catatonie provoquée chez les animaux : la Catatonie expérimentale  par  la  bulbocapnine ([193O]). Par la suite, il s'intéressa particulièrement aux problèmes moraux dans la folie, au sens de la justice et à la conscience morale (Psychiatrie morale expérimentale, 1945).

BECHTEREW

(Vladimir Mikhailovitch), psychophysiologiste   russe   (Viatka 1857 — Leningrad 1927). Il est surtout connu par ses travaux sur le conditionnement chez l'animal et l'homme. On lui doit une Psychologie objective (1913), les Fondements d'une réflexologie génétique et, surtout, les Principes généraux de la réflexologie humaine. Il remarqua que le corps possède une mémoire organique et que des réflexes « accidentels », d'origine naturelle (comme le mouvement involontaire de recul que l'on a devant un serpent inoffensif), coexistent avec les réflexes acquis par l'éducation. (V. conditionnement.)

BERGER

(Gaston), philosophe et psychologue  français  (Saint-Louis  du Sénégal 1896-Longjumeau 1960). Psychologue-né, s'intéressant avec une aimable simplicité aux individus, toujours orienté vers l'action, Gaston Berger fut successivement industriel à Marseille (après avoir publié, en 1925, un mémoire sur les Conditions de l'intelligibilité et le problème de la contingence), professeur à la faculté  des  lettres  d'Aix-en-Provence (1941) et directeur de l'enseignement supérieur (1953). Influencé par les travaux de Heymans et Wiersma sur la caractérologie, il contribua à la diffusion de la typologie hollandaise par son  enseignement  universitaire et la publication de son Traité pratique d'analyse du caractère (1950). Dans son ouvrage l'Homme moderne et son éducation, qui fut édité après sa mort (1962), il étend ses principes à l'éducation, qui devrait être, selon lui, permanente et conçue pour faire de nos enfants, non plus des « savants », mais des inventeurs.

BERGSON

(Henri), philosophe français (Paris 1859-id. 1941). Brillant élève de l'Ecole normale supérieure, il passe l'agrégation de philosophie et  devient  docteur  ès  lettres  à trente ans. Par la suite, il est nommé professeur au Collège de France, est élu à l'Académie française (1914) et obtient le prix Nobel (1928). Psychologue de la vie intérieure, il dénonce le caractère artificiel de l'introspection  purement intellectuelle,  analytique, qui ne permet pas d'appréhender toute la richesse des phénomènes psychiques. Pour cela, dit-il, il est nécessaire de faire appel à l'intuition, qui saisit l'objet de pensée immédiatement  et dans son  essence même. Aux vues associationnistes il appose  le  courant  de  conscience, l'élan vital, l'évolution créatrice. En cherchant à atteindre le donné authentique, il annonce les tendances les plus modernes de la phénoménologie. (V. introspection.)

BINET

(Alfred) psychologue français (Nice   1857 - Paris  1911).  Esprit curieux, ouvert à tous les domaines de l'activité littéraire, scientifique et artistique, AIfred Binet se consacra, passionnément,  à  la  psychologie, après avoir fait représenter une pièce au Grand-Guignol, réussi la licence en  droit  et  entrepris  des  études de sciences naturelles (qui  furent sanctionnées par le grade de docteur ès sciences).
Entré comme préparateur au laboratoire de psychologie physiologique de  la Sorbonne, en  1891, il  en devient le directeur quatre ans plus tard. Tous les processus de pensée le passionnent, mais il s'attache surtout à l'étude de l'intelligence, qu'il essaie d'appréhender par tous les moyens possibles. Il étudie les aspects de la physionomie, de la tête et du corps, s'intéresse à la graphologie, et à l'intelligence des enfants. En 1904,  le ministère de  l'Instruction publique décide d'organiser l'enseignement des anormaux; il constitue une commission, dont Binet fait partie, chargée de sélectionner les débiles mentaux.
L'année suivante, une méthode de dépistage est publiée, en collaboration avec Th. Simon, qui est sans cesse améliorée jusqu'en 1911.
Cette échelle métrique de l'intelligence fut le premier test mental réellement utile en pratique. Son succès mondial, lié à sa simplicité, est à l'origine du développement de  la psychométrie  tout  entière.  Dans l’œuvre considérable d'Alfred Binet, on peut lire avec profit son excellent volume intitulé les Idées modernes sur- les enfants (1911).

BLEULER

(Eugen),  médecin  psychiatre suisse (Zollikon, près de Zurich, 1857 - id. 1939). Il s'est illustré  par  ses  études  sur  « la démence  précoce  ou  groupe  des schizophrénies ». Il a introduit en psychiatrie le terme schizophrénie, devenu depuis classique. Il montra que ces malades mentaux sont, malgré leur apparente indifférence, des personnes extrêmement sensibles qui ont, derrière leur écorce protectrice, une vie intérieure intense (autisme).

BÜHLER

(Karl), psychologue allemand (Meckesheim 1879 - Pasadena 1963). Après avoir enseigné à Munich, à Dresde, puis à Vienne, il émigre en Californie. Influencé par les recherches de l'école de Würzburg, il oriente d'abord ses travaux vers l'étude expérimentale de la pensée. Par la suite, il adopte les conceptions biopsychologiques de la Gestalttlieorie. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels on peut citer : Die Gestaltwahrnehmungen (1913), Die Krise der Psychologie  (1929)  et  Sprachtheorie (1934). [V. Gestaltpsychologie.]

 

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